lundi 14 mai 2007

Pas fous ces Japonais !

Ils ont trouvé l'angle d'attaque pour s'emparer des cerveaux de notre belle jeunesse. En leur remplissant la tête d'images depuis leur plus tendre enfance. Bien plus efficace que Le Havre à la Perle.
Et voilà qu'on retrouve nos élèves distraits pendant les cours de néerlandais ou d'anglais, avec ça sur les genoux !
Le Japonais en Manga, de Marc Bernabé ... aux éditions Glénat (ISBN 2.7234.5120.8). Mais c'est que ça n'a pas l'air mal fait du tout, ce petit truc !
L'auteur, catalan, est traducteur du japonais vers l'espagnol et le catalan, plus particulièrement spécialisé en traduction de manga et animé, et réside actuellement au Japon, à Osaka.
Ce livre est l'adaptation en français d'un recueil d'articles d'abord publiés en espagnol, dans une revue sur les mangas : Japonés en viñetas. Le deuxième tome est aussi sorti en français, et les deux tomes sont accompagnés d'un livre d'exercices. On peut s'en faire un assez bonne idée en visitant le site
Ce qui interpelle un professeur de langues germaniques, c'est de voir des élèves pas du tout motivés pour les langues imposées dans l'enseignement se passionner pour l'apprentissage du japonais, et pas qu'un seul !
L'attrait de l'exotisme ? La méthode ? Bien que basée sur un support plutôt plaisant, l'apprentissage nécessite tout de même l'assimilation d'un nombre impressionnant de caractères, de règles, etc ... et ressemble très fort à de la grammaire. Le fait que ce soit totalement gratuit, hors de tout jugement par la machine scolaire, que l'obtention d'un certificat quelconque ne soit pas à la clé, lève toute inhibition : c'est une méthode autodidacte par excellence, où seul compte la satisfaction personnelle qu'on va en retirer. L'effort ne sera mesuré par personne, et l'absence d'effort ne sera pas sanctionnée. Rien que pour le plaisir. Mais de quel plaisir s'agit-il exactement ?
Nos ados ne pourraient-ils pas trouver le même plaisir dans l'apprentissage du néerlandais et de l'anglais ? Ca fait déjà un moment que je rêve d'une méthode d'anglais fortement axée sur la musique. Pour le néerlandais, même s'il y a de très belles musiques dans cette langue, les médias francophones ne le passent jamais, donc il ne faut pas trop rêver. Faut-il concevoir un cours de "Nederlands met stripverhalen" ? Il y a bien une grande tradition de BD en Flandre, autant qu'en Wallonie. Charleroi a son Spirou, mais Anvers a son Studio Vandersteen. Il faut reconnaître que côté pulsion érotique pour ados, Wiske (Bobette) ne fait pas vraiment le poids. Et les produits dérivés des K3 ? La BD made in Vlaanderen, c'est pour les enfants d'avant la poussée hormonale.

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